Comment j'ai vécu cette première semaine de confinement, le témoignage de Lionel Benhamou, associé-fondateur de La Centrale des SCPI
Lionel Benhamou bonjour, nous n’aurions pas pensé réaliser cette interview prévue de longue date dans ces conditions, c’est-à-dire en visio-conférence, mais vu les circonstances, nécessité fait loi. D’abord, bien évidemment, une question toute simple :
Comment allez-vous ?
Bonjour. Effectivement, je vous aurais reçu avec grand plaisir dans notre boutique du 15 rue Saint-Roch à Paris dans le premier arrondissement, mais au regard des mesures de confinement légitimement imposées par le gouvernement, il est nécessaire d’utiliser les outils que nous offre la technique et d’agir ainsi. Pour ce qui me concerne, je vais bien, ainsi que mes proches, merci. Comme tous les Français, nous sommes en train d’adopter un nouveau rythme qui ne doit pas nous empêcher de travailler.
Justement, comment faites-vous avec vos collaborateurs ?
Permettez-moi d’abord de les remercier pour tout ce qu’ils accomplissent actuellement. Ce n’est pas parce que nous sommes confinés que nous ne travaillons pas. Bien au contraire. Dans nos métiers, il y a toujours quelque chose à faire, notamment se documenter dans le cadre de notre veille SCPI afin de maintenir notre niveau d’excellence. En outre, nous sommes beaucoup sollicités par téléphone.
Quels types d’appels recevez-vous ?
Nous recevons d’abord des appels (01.44.56.00.23) de nos clients souhaitant faire le point sur leurs portefeuilles multi-SCPI. Nous faisons donc œuvre de pédagogie pour les rassurer en leur rappelant les fondamentaux des SCPI : immobilier, diversification géographique et par types d’actifs, mutualisation. En outre, il est indispensable de préciser de nouveau que les SCPI sont des placements de long terme qu’il convient de garder durant au moins dix ans. Lorsque vous êtes propriétaire d’un bien immobilier, vous ne vous demandez pas chaque matin combien il vaut.
Beaucoup d’autres personnes nous téléphonent également ou nous demandent des renseignements ou des précisions via notre site Internet, sur les SCPI de rendement. Parmi les profils qui nous ont sollicités, nombre de personnes ont vu le cours de leurs actions refluer, de même que celui des unités de compte composant leurs contrats d’assurance-vie multi-supports. Elles souhaitent donc diversifier leurs patrimoines et profiter de la résilience des SCPI.
Comment voyez-vous la situation évoluer ?
S’agissant de la maîtrise de l’épidémie de coronavirus, je suis globalement confiant. Bien évidemment, nous sommes encore loin d’être venus à bout de ce problème de santé publique mondial mais les mesures prises par les différents gouvernements vont dans le bon sens. En outre, un vaccin finira par être trouvé par une équipe de chercheurs. Il est donc nécessaire de prendre patience. Je sais toutefois que c’est difficile.
Moi-même qui suis chef d’entreprise et qui suis habitué à ne pas voir le temps passer, j’en profite pour prendre du recul. Ce temps actuel fait d’inaction parfois forcée nous permet de relativiser beaucoup de choses. Des souvenirs de lycée me sont revenus. J’ai notamment repensé à ces deux vers de Voltaire tirés de son Poème sur le désastre de Lisbonne publié en 1756 qui fait référence au tremblement de terre qui avait presque entièrement détruit cette ville l’année précédente :
« Un jour tout sera bien, voilà notre espérance, Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. »
Effectivement, c’est totalement d’actualité.
Oui, mais ce qui est aussi d’actualité, c’est qu’il est fondamental de ne pas se laisser abattre. Le pire n’est jamais certain et nous devons prendre en exemples les soignants et tous ceux qui soulagent à la fois notre quotidien, mais avant tout celui des personnes malades. C’est à elles que je pense tout particulièrement. Pour ce qui concerne La Centrale des SCPI, nous continuons d’avancer. Nous réfléchissons à de nouveaux services pour nos clients. C’est notre raison d’être professionnelle et nous comptons bien les proposer le plus rapidement possible.
Il ne s’agit surtout pas d’avoir une baisse de moral. La situation n’est certes pas simple mais elle n’est pas désespérée. Tous ensemble, nous parviendrons à nous sortir de ce mauvais pas. J’ai la chance de travailler avec des personnes formidables, qu’il s’agisse de l’ensemble des collaborateurs de La Centrale des SCPI mais également de nos partenaires des sociétés de gestion de SCPI, sans oublier celles avec lesquelles nous collaborons de manière ponctuelle.
Nous n’avons tous qu’une hâte, c’est de reprendre une vie et une activité normales. Vous savez, à partir du moment où elles ont trait à l’immobilier, les SCPI sont en lien avec l’un des fondamentaux de l’existence humaine. Sans immobilier, il ne peut y avoir de vie en société. Je pense présentement tout particulièrement aux SCPI en lien avec l’immobilier de la santé et à celles spécialisées ou non en immobilier logistique. Comment ferions-nous sans ces infrastructures ?
Vous avez raison, l’immobilier constitue la base de toute vie en société. Mais comment voyez-vous l’avenir du marché de la pierre digitale ?
À court terme, les équipes de gestion des sociétés de gestion vont faire le point avec les locataires de leurs SCPI afin de mettre en place, le cas échéant, des plans d’actions et des mesures, vraisemblablement d’étalement du versement des loyers, en tant que de besoin. Des terrains d’entente devraient être trouvés afin de passer ce moment délicat.
Il est ensuite probable que nous assistions à un phénomène de rattrapage au cours du second semestre qui compensera partiellement, le ralentissement de l’activité constaté pour les six premiers mois de l’année. Les sociétés de gestion vont continuer d’investir en Europe, c’est pour moi une évidence. Plus la zone géographique sera vaste, mieux ce sera en termes de mutualisation géographique.
Je pense également que la part de marché des SCPI spécialisées en immobilier de la santé et en immobilier logistique va s’accroître, et ce nonobstant les conséquences du coronavirus. Nous manquons globalement de ce type d’infrastructures, que ce soit en France ou en dehors de nos frontières.
Enfin, nos compatriotes continueront d’investir en parts de SCPI qui ont fait leurs preuves jusqu’à présent et ce depuis plus de 50 ans. L’achat de parts de SCPI permet en effet d’améliorer son pouvoir d’achat et de préparer sa retraite dans de bonnes conditions.
Considérons que le coronavirus est un accident grave. Bien sûr, il faudra néanmoins redoubler de prudence et de vigilance à l’avenir pour rapidement endiguer ce type de menace et prévenir cette forme de pandémie. J’ai en tout cas le sentiment que la leçon, la dure leçon, sera retenue, tant au niveau collectif qu’au niveau individuel.
Vous demeurez donc confiant ?
Oui, parce que c’est dans ma nature et dans celle des personnes qui travaillent avec moi. Je vous ai parlé de Voltaire tout à l’heure, permettez-moi de conclure avec le concept de conatus, cher au philosophe Spinoza. Hobbes l’a également utilisé, mais au sens de « désir de conservation. » Aussi, quoi de mieux que de développer chacun notre conatus en ces temps particuliers ?
Lionel Benhamou, merci pour votre témoignage et pour votre volontarisme.
Merci à vous.