Le nouvel impôt sur la fortune improductive : une opportunité pour les SCPI ?
La récente proposition du Sénat visant à transformer l**'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)** en un « Impôt sur la Fortune Improductive » (IFI 2.0) pourrait, paradoxalement, bénéficier à certains types d'investissements, notamment les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI). Ces dernières, déjà populaires auprès des épargnants français, pourraient devenir des refuges fiscaux stratégiques dans ce nouveau cadre législatif. Décryptons pourquoi.
Sommaire
Un impôt repensé pour taxer les actifs improductifs
Pourquoi les SCPI pourraient-être favorisées ?
1. SCPI: des actifs perçus comme productifs
2. SCPI: des actifs perçus comme utiles
Un contexte favorable à l'immobilier collectif
Des interrogations subsistent
Conclusion : un renouveau pour les SCPI ?
Un impôt repensé pour taxer les actifs improductifs
Le nouvel IFI, élargi sous l’impulsion de certains sénateurs, inclurait des actifs jusqu’ici épargnés, comme les yachts, les cryptomonnaies, les liquidités dormantes et les objets de luxe. L’idée est d’inciter les contribuables à réorienter leur patrimoine vers des investissements jugés productifs pour l'économie, comme l'immobilier locatif, les entreprises, ou encore les infrastructures énergétiques.
Dans ce contexte, les SCPI, déjà reconnues pour leur capacité à générer des revenus locatifs réguliers tout en participant au développement économique, pourraient tirer leur épingle du jeu.
Pourquoi les SCPI pourraient-être favorisées ?
1\. SCPI: des actifs perçus comme productifs
Les SCPI investissent majoritairement dans des biens immobiliers à vocation économique : bureaux, commerces, logements locatifs, entrepôts logistiques, etc. Ces actifs, en contribuant directement à la croissance et à la création d’emplois, échappent à la qualification d’« improductifs » visée par la réforme. En effet, en mettant en commun leur argent au sein de SCPI, les épargnants financent tout le secteur de l'immobilier tertiaire qui sert à héberger les entreprises du pays. C'est une contribution directe à la croissance du PIB de la France.
Les sénateurs à l'origine de la proposition du nouvel impôt sur la fortune improductive ont d'ailleurs qualifié la pierre-papier ou SCPI d'actifs "productifs".
2\. SCPI: des actifs perçus comme utiles
Les SCPI et l'immobilier locatif sont aujourd'hui dans le périmètre de l'IFI alors qu'ils "contribuent à la croissance, tout en répondant aux besoins des ménages et des entreprises" (Sylvie Vermeillet et Albéric de Montgolfier, propos rapportés par Capital)
En effet, les SCPI sont majoritairement utilisées par des gens pour préparer leur retraite. Une manière de compenser un système des retraites aujourd'hui en perdition.
Un contexte favorable à l'immobilier collectif
L'élargissement de l'assiette fiscale à des actifs comme les cryptomonnaies ou les liquidités dormantes pourrait inciter les contribuables à réorganiser leur patrimoine. Les SCPI, grâce à leur accessibilité (investissement dès quelques centaines d'euros) et leur diversification géographique et sectorielle, représentent une option idéale pour sécuriser et optimiser son patrimoine tout en contribuant à l'économie réelle.
Par ailleurs, les SCPI bénéficient d’une gestion déléguée, ce qui en fait un choix privilégié pour les investisseurs souhaitant éviter la gestion directe d’un bien immobilier tout en profitant d’avantages fiscaux potentiels.
Des interrogations subsistent
Si la réforme peut booster l'attractivité des SCPI, elle soulève aussi des questions. Le nouvel impôt redéfinira-t-il précisément ce qui est productif ou non ? Les SCPI investissant dans l'immobilier résidentiel haut de gamme ou les biens vacants pourraient-elles être concernées par une requalification fiscale ? Seules les précisions ultérieures permettront d’éclaircir ces zones d’ombre.
Conclusion : un renouveau pour les SCPI ?
En encourageant une fiscalité favorable aux investissements productifs, le nouvel impôt sur la fortune improductive pourrait marquer un tournant pour les SCPI. Déjà plébiscitées pour leur rendement et leur simplicité, elles pourraient s’imposer comme un pilier des stratégies patrimoniales visant à contourner la taxation accrue des actifs improductifs.
Pour les épargnants, ce contexte représente une occasion de repenser leur patrimoine et d'envisager les SCPI comme un outil clé dans une approche durable et optimisée de leur gestion fiscale.