Télétravail et SCPI : attention aux idées reçues
Le télétravail a été particulièrement mis en avant lors de la période de confinement qui a découlé de l’épidémie de Covid-19. Halte aux raccourcis qui font dire à de nombreux commentateurs que le marché des bureaux en deviendrait moins intéressant. Les SCPI ont su prouver leur capacité d’adaptabilité et sont déjà préparées face aux nouveaux challenges de demain.
1\. La SCPI : 50 ans d’histoire et de transformations
Ceux qui voient dans le télétravail la fin du bureau et donc de la SCPI, oublient que le monde n’est pas figé et qu’il a déjà considérablement évolué depuis les années 60, date de l’apparition des premières SCPI. Une vision très caricaturale et tranchée de la réalité.
À cette époque, les SCPI investissaient sur le marché des bureaux et des commerces pratiquement exclusivement en Région Parisienne.
Les SCPI ont donc déjà connu des mutations de société très fortes. Elles ont ainsi accompagné la fin du bureau individuel avec l’apparition des open-spaces, elles ont également diversifié leurs investissements d’abord à l’échelle de toute la France puis, ces 10 dernières années, ont peu à peu conquis l’Europe.
Elles ont par exemple senti le virage important du commerce en ligne en investissant massivement sur les locaux de logistiques liés au e-commerce.
Mais les SCPI ce sont aussi des locaux de santé (cliniques, EHPAD), des crèches, des universités, des écoles privées et de l’immobilier résidentiel éco-responsable.
Les sociétés de gestion assurent une veille permanente des évolutions sociétales et surveillent tous les indicateurs. Aucune raison d’être alarmiste, les chiffres sont là à l’appui : le marché des bureaux Franciliens affiche par exemple un taux de vacance inférieur à 5% et la demande de m2 est actuellement extrêmement soutenue si bien certaines sociétés peinent même à trouver assez de bureaux bien localisés dans les zones les plus tendues.
2\. Télétravail : une nouvelle organisation mais pas une désorganisation du travail
Si le télétravail a été bien vécu par de nombreux Français, il en ressort cependant des enseignements qui sont lourds de sens :
1\. 80% des Français apprécient de retrouver leur ambiance de travail auprès de leurs collègues
2\. Le télétravail systématisé et généralisé peut nuire à la culture collective de l’entreprise
3\. Le télétravail permanent entraîne une confusion vie privée / vie professionnelle qui peut peser sur le salarié\, l’empêchant de couper et posant des problèmes \(burn\-out\, droit à la déconnexion\)
Et d’un point de vue opérationnel, de nombreux DRH de grands groupes du CAC40 nous ont confié des difficultés pratiques sur la généralisation du télétravail. Comment indemniser le salarié qui a besoin de fournitures de bureaux pour l’accomplissement de son travail (imprimante, papier, cartouches) ? Comment indemniser la surface de la résidence du salarié qui lui sert à son travail et surtout comment le faire équitablement entre un salarié vivant dans une zone résidentielle aux prix élevés comme Paris et entre un salarié vivant en Province ?
Tous les salariés ne bénéficient pas en effet de l’espace suffisant pour pouvoir assurer leur travail dans leur domicile dans de bonnes conditions.
Un casse-tête juridique et opérationnel qui ne peut se contenter d’une réponse catégorique.
Il est donc évident que le télétravail va contribuer à faire émerger une nouvelle organisation du travail avec une généralisation d’un jour de travail télétravaillé par semaine. Pour autant, il faut examiner avec prudence l’affirmation de la généralisation systématisée du télétravail qui pourrait conduire à une désorganisation forte des sociétés.
3\. Le télétravail et les SCPI : des opportunités à venir
Paradoxalement, le télétravail pourrait en réalité être une source d’opportunités pour les SCPI. Il pourrait les encourager à toujours pousser la diversification de leurs actifs ce qui permettrait aux associés de mutualiser encore davantage leur épargne.
Les réaménagements à venir des bureaux pourrait conduire au mouvement inverse observé depuis 30 ans, à savoir un retour vers des espaces de travail plus individualisés, plus agréables, en abandonnant la politique du tout open-space. Des bureaux repensés pour un cadre de travail plus favorable aux salariés.
Même avec une augmentation du télétravail, ce mouvement pourrait conduire à une augmentation du nombre de m2 nécessaires pour l’exercice des sociétés.
En conclusion, les affirmations trop catégoriques sont à prendre avec des pincettes. Aucun indicateur financier réel ne corrobore la théorie de la fin des bureaux. Les sociétés de gestion ont su prouver qu’elles avaient la capacité d’adaptation nécessaire pour toujours créer de la valeur pour les épargnants, plaçant la SCPI en haut du classement des placements les plus rentables sur les 10 dernières années.