Quelles SCPI vont le mieux résister à la crise du coronavirus ? L’analyse de Lionel Benhamou, associé-fondateur de La Centrale des SCPI
Au-delà du nombre de victimes qui est à déplorer, la pandémie de coronavirus à laquelle le monde doit faire face a induit de fortes perturbations économiques. Celles-ci vont toutefois impacter de manière différente les secteurs d’activités. D’où l’intérêt de faire le point sur ce qu’il en est des sociétés civiles de placement immobilier ou SCPI.
Avec plus de 8,6 milliards d’euros de collecte l’an dernier et une capitalisation dépassant 65 milliards d’euros, les sociétés civiles de placement immobilier ont vécu une année historique. Toutefois, en 2020, le marché de l’épargne immobilière assistée sera logiquement impacté par le brusque freinage de l’activité économique mais il demeure plus solide que d’autres types d’investissements.
Très majoritairement investies en immobilier d’entreprise (bureaux, murs de commerces et de centres commerciaux, murs d’hôtels, entrepôts, locaux d’activités, immobilier en lien avec la santé, la petite enfance et l’éducation), les SCPI mutualisent leurs patrimoines. Les plus grosses SCPI du monde de la pierre digitale capitalisent en effet plus de trois milliards d’euros et possèdent plusieurs centaines d’actifs immobiliers.
Parmi les locataires figurent essentiellement des grandes entreprises même si les plus petites SCPI, notamment celles spécialisées dans les murs de commerces, louent également à des commerçants indépendants. Ce sont celles-là qui devraient le plus souffrir des conséquences du Covid-19. Fort heureusement, elles ne représentent qu’une faible part du marché.
En revanche, les SCPI tournées vers le secteur de la santé (Pierval Santé, Primovie) ou celui de la logistique (Activimmo) ne devraient être presque pas touchées. La profondeur du marché des SCPI offre ainsi une infinité de choix d’investissements. Une SCPI spécialisée en immobilier d’habitation comme Kyaneos Pierre ne devrait également pas non plus souffrir ou de manière très mesurée. Il faut aussi rappeler que les sociétés de gestion de SCPI feront tout pour que les locataires continuent de s’acquitter de leurs loyers, quitte à leur proposer des facilités de paiement ou des décalages de versements.
Il importe en outre de préciser que la situation très particulière que nous vivons n’est que temporaire et qu’un vaccin sera trouvé dans des délais restreints comme nous l’espérons tous. Il s’en suivra nécessairement une période de rattrapage du point de vue de la consommation même si la chute dans certains secteurs comme celui de la culture ne pourra malheureusement être compensée.
Il est surtout possible que nous assistions à l’issue de cette douloureuse épreuve collective à des comportements dits de survivants, c’est-à-dire induisant une forte envie de vivre, de consommer et de voyager dans la mesure où la fragilité de l’existence humaine aura été intériorisée par bon nombre de personnes.
Présentement, lors de cette phase de confinement, de nombreux investisseurs vont également faire le point sur leur situation patrimoniale et se renseigner davantage sur la meilleure manière de placer leur argent. Nous assistons d’ailleurs à une hausse de la fréquentation de notre site Internet.
Il est également plus que probable que les taux d’intérêt resteront à un niveau très bas au regard des mesures prises par les différentes banques centrales. Dans ces conditions, l’immobilier devrait rester une classe d’actifs particulièrement attractive puisque c’est la seule dans laquelle les particuliers peuvent investir à crédit.
A contrario, qui dit taux d’intérêt bas, dit recul du rendement des contrats d’assurance-vie en euros qui ne devraient rapporter que légèrement plus d’1 % cette année, toutes choses égales par ailleurs. Rappelons qu’en 2019, les meilleures SCPI ont généré un rendement autour de 6 %.
Du côté des marchés financiers, la très importante volatilité observée et le recul marqué d’une immense partie de la cote devrait logiquement faire plonger en territoire négatif la performance de la quasi-totalité des assurances-vie en unités de compte.
Quel que soit le ou les placement(s) que l’on possède, il faut surtout garder à l’esprit que l’on investit sur le long terme. Il est ainsi conseillé de garder ses parts de SCPI durant au moins dix ans. Personne ne sait de quoi sera fait l’avenir mais il demeure certain que nous aurons toujours besoin d’immobilier, donc de SCPI pour investir de manière mutualisée et sans souci de gestion dans cette classe d’actifs.