« Chaque Français a investi en moyenne plus de 1 000 euros en parts de SCPI »
Lionel Benhamou, bonjour, le titre de cette interview démontre l’appétence des Français pour la pierre digitale mais également le fait que les sociétés civiles de placement immobilier sont encore très loin d’avoir atteint leur apogée.
Lionel Benhamou: Bonjour, effectivement, avec plus de 71 milliards d’euros au 31 décembre dernier, la capitalisation des SCPI représente à peu près celle de la société Essilor Luxottica, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication et la distribution de montures et de verres ophtalmiques. Cette comparaison montre tout le potentiel des SCPI. Sachant que notre pays compte plus de 67 millions d’habitants, chaque Français a donc investi plus de 1 000 euros en parts de SCPI.
Bien évidemment, il s’agit d’un ordre d’idées puisqu’il faudrait défalquer de ce chiffre le nombre d’enfants mineurs. Il doit donc y avoir plus de 52 millions de souscripteurs potentiels en parts de SCPI, soit un investissement moyen de l’ordre de 1 400 euros. C’est dire toute la latitude de ce placement.
Effectivement, rappelons que plus d’un million de nos compatriotes ont déjà investi en parts de SCPI. Certes, leur nombre s’accroît chaque jour mais pourquoi n’y a-t-il pas davantage d’investisseurs en parts de SCPI ?
Lionel Benhamou: Je crois que les SCPI ne sont pas suffisamment mises en avant. De notre côté, nous œuvrons en permanence pour rappeler qu’il vaut mieux se tourner vers la pierre que vers l’épargne réglementée, notamment le livret A ou que vers les contrats d’assurance-vie en fonds euros pour augmenter son pouvoir d’achat et se constituer un beau patrimoine.
De plus en plus d’internautes et d’investisseurs sont convaincus de la pertinence de notre approche et du fait que l’effet boule de neige, c’est-à-dire l’effet cumulatif du rendement, permet de se constituer rapidement un patrimoine. Ainsi, il est plus facile de doubler son capital en le faisant travailler autour de 6,00 % comme c’est le cas pour les meilleures SCPI de rendement qu’à 0,5 % pour le livret A ou à 1,08 % pour la moyenne des contrats d’assurance-vie en fonds euros.
Quel a été le déclencheur de l’engouement récent pour les SCPI de rendement ?
Lionel Benhamou: Je pense que l’un des principaux déclencheurs de l’augmentation rapide de la capitalisation des SCPI de rendement a été l’ouverture du marché des SCPI à l’Europe, d’abord la zone euro puis le reste de l’Europe. Il en a découlé une démultiplication des possibilités d’investissement et une plus grande ambition des sociétés de gestion pour les SCPI européennes.
Peu à peu, les sociétés de gestion ont compris toute la capacité de certains pays, notamment l’Allemagne pour la zone euro et le Royaume-Uni pour le reste de l’Europe. Les choix des SCPI se sont avérés très profitables puisque la mutualisation a encore davantage porté ses fruits. C’est pour cela que la crise du Covid-19 a eu un impact limité sur les performances des SCPI.
En parlant du Covid-19, quelles ont été d’après vous les meilleures SCPI pour affronter cette pandémie ?
Lionel Benhamou: Je vous répondrai sans hésiter que deux thématiques sont sorties du lot : la santé et l’immobilier logistique. S’agissant de la santé, la SCPI Pierval Santé, gérée par Euryale Asset Management, a particulièrement bien tiré son épingle du jeu puisque la santé nous concerne tous. Je suis persuadé que d’ici 2022, Pierval Santé dépassera deux milliards d’euros de capitalisation.
La second thématique à avoir tiré son épingle du jeu est sans conteste celle de l’immobilier logistique avec son porte-drapeau dans le marché des SCPI de rendement, à savoir la SCPI Activimmo, gérée par Alderan. En effet, quel placement peut se targuer d’avoir rapporté plus de 6,00 % à ses détenteurs l’an dernier ? Le fantastique essor du e-commerce induit par la logistique du dernier kilomètre va se poursuivre inéluctablement.
Vous êtes donc persuadé que le marché des SCPI atteindra 100 milliards d’euros ?
Lionel Benhamou: Oui, j’en suis persuadé. Je suis même persuadé qu’il dépassera cette barre, toutes choses égales par ailleurs, d’ici cinq ou six ans. Les Français ont compris que les taux d’intérêt à long terme resteront bas et que la performance moyenne des contrats d’assurance-vie en fonds euros restera atone dans les années qui viennent. Dans ces conditions, pourquoi continuer inlassablement à placer son argent dans ce type de produit d’épargne ?
De même, à quoi sert-il de remplir son livret A ou pire son compte bancaire sans la moindre perspective ?
La Centrale des SCPI prévoit donc un avenir serein pour les SCPI qui sont en train d’accéder au statut de star de l’épargne ?
Lionel Benhamou: Si nous ne croyions pas autant dans la pierre digitale, croyez-vous que nous aurions développé autant La Centrale des SCPI ? Nous pensons que la pierre digitale fait très bon ménage avec la souscription de ce placement à distance et c’est pour cela que nous avons créé SCPI-SIGN, un logiciel qui permet de signer ses bulletins de souscription en parts de SCPI depuis son smartphone ou son ordinateur.
Pour nous, l’avenir de chaque patrimoine passe forcément par la constitution d’un portefeuille multi-SCPI.
Merci pour cet éclairage qui permet d’avoir les idées claires sur le marché des SCPI.
Lionel Benhamou: Merci à vous.